17/04/2009

Laisse pas Trainer ta Mère.



Scream for Help
La Dernière Victime (1984)
de Michael Winner



Synopsis: Christie est persuadée que son beau père veut tuer sa mère. Personne ne voulant prêter attention à ses accusations, elle décide de faire son enquête, mais cela ne fera qu'obliger celui ci et ses complices à accélérer les choses, entrainant Christie et sa mère dans une spirale de violence.

Film: Œuvre mineure dans la filmographie de Michael Winner, à qui l'on doit une flopée de titres restés ancrés dans nos mémoires pour diverses raisons, comme la trilogie Death Wish/ Un Justicier dans la ville, avec Charles Bronson son acteur fétiche, avec qui il tournera d'autres thrillers d'action, genre dont il a fait sa spécialité, The Stone Killer /Le Cercle Noir (1973) et The Mechanic/ Le Flingueur (1972). Il se frottera également au fantastique avec le plutôt sympa The Sentinel/ La Sentinelle des Maudits (1977), un descendant de "l' Exorciste", avec John Carradine dans un de ces dernier rôles des plus flippants. Tourné un peu à la manière d'un téléfilm, on attend peu de choses après le premier quart d'heure, mais l'histoire prend des tours de plus en plus inattendus, la violence se faisant de plus en plus graphique, et le thriller laisse soudain sa place à un "Home invasion", genre "La dernière maison sur la gauche". Les deux femmes séquestrées dans leur maison, vont devoir tuer ou être tuées. On retrouve là le vieux cheval de bataille de Winner, longtemps porte parole du parti conservateur en Angleterre, qui aura passé sa vie à le répéter. Bien que sans doutes involontaire le décalage entre l'aspect film du dimanche soir et la violence des meurtres et des personnages , le tout accentué encore par une musique symphonique bien trop démonstrative, nous donne l'impression malsaine de voir ce que la TV nous a longtemps caché.


Le meurtre de la copine de Christie que l'on est loin d'attendre arrive soudainement et provoque un petit choc au spectateur qui se dirigeait vers le frigo, et se demande si finalement la bière ne peut pas attendre encore un peu.
Le père est un beau salaud, mais bien moins encore que son couple d'associés (qu'il croit frère et sœur), l'inspecteur est un abruti, et le petit ami de Christie, tout gentil soit il, se tape sa copine et ne pense qu'à la dépuceler, la laissant seule dans son intégrité avec une mère transparente, plus proche du boulet que d'autre chose. Elle ne semble être là qu'en tant que victime passive, deux beaux vols planés hors de son fauteuil roulant à son actif, une sorte de cible vivante, pour mieux justifier les exactions de sa fille.


Les réactions et stratagèmes de Christie sont assez plausibles, ce qui rend l'histoire agréable à suivre, mais le personnage aurait gagné à être un peu plus attachant. Un dénouement classique, avec l'habituel retour surprise exécuté dans les règles conclut le tout et on sort plutôt satisfait de ce spectacle, qui par son mélange des genres et quelques bonnes trouvailles a su tirer son épingle du jeu.


La musique est signé John Paul Jones, du groupe Led Zeppelin, et bien que la rumeur prétende que Winner ait insisté pour rajouter un orchestre philharmonique, on ne saura jamais vraiment qui est responsable de ce gâchis. Non pas qu'elle soit foncièrement mauvaise, mais elle est juste complètement à côté de la plaque, grandiose et pompeuse quand les images sont simplistes et intimistes . Ainsi, une poursuite en vélo devient un vrai moment d'aventure à la "Indiana Jones" mâtiné d'accents Hitchcockiens. La bande originale est peut être écoutable séparément, mais il est évident qu'avec une musique appropriée, le résultat aurait été bien plus probant. Dans l'état, une série B au dessus de la moyenne avec de bonnes surprises ou l'on ne s'ennuie pas, ce qui est déjà bien rare. Merci Mr Winner, t'es un gagnant.

Ayant de peu échappé à la mort il y a quelques temps, et restant très faible, il y a peu de chances pour qu'il remette un jour les pieds sur un plateau de cinéma (au moins un, puisqu''il risque l'amputation), préférant l'écriture depuis quelques années. Il nous laisse une filmographie inégale avec quelques fulgurances, surtout lorsqu'il exprime ses idées politiques, certes assez réactionnaires, mais bon ça fait des putain de bon films quand même. Mieux vaut le prendre comme ça.

Disponibilité: VHS uniquement, assez rare mais trouvable. En France sous le titre "La Dernière Victime" chez Warner home video.


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