24/10/2009

YES à NOLLYWOOD! ça gère au Niger.


Nollywood est le terme qui depuis quelques années, désigne le cinéma du Nigéria.
En termes de nombre de films, le Nigeria arrive juste derrière l'Inde et les États-Unis,
il produit chaque année environ 2 000 films vidéos pour un public estimé
à 150 millions de spectateurs.


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Tournés en vidéo pour des budgets dérisoires (10 000 $ en moyenne) en moins de deux semaines et distribués un mois plus tard dans les vidéos clubs, les films du Niger ne s'embarrassent pas de chichis. En effet dans un Pays ou plus de 85% de la population vit avec moins de 2$ par jour, on doit réduire les couts au minimum. Les problèmes de tournage abondent, mais peu importe, on s'arrange, à grand coups de système "ED" (Ed Wood, une sorte de système "D" en pire), le principal étant de filmer à tout prix. Le pays n'étant pas approvisionné en électricité dans tous les endroits, le générateur devient alors votre meilleur ami.
Dans de telles conditions il est bien difficile de faire des produits de qualité, et c'est bien là le défaut et l'intérêt de ce pan du 7ème Art. Le cinéma Nigérien n'essaie pas de copier le ciné U.S, mais se préoccupe bien plus de montrer au public des produits issus de leur culture, abordant surtout les thèmes de l'amour et l'adultère dans des drames/romances ainsi que les guerres de gangs et les règlements de compte pour les films d'actions.
En dehors de ces deux genres fétiches, il existe néanmoins d'autre métrages, tel que comédies musicales, fantastique et horreur qui émergent de plus en plus, et permettent de faire passer les sempiternels messages spirituels bien plus facilement. En effet ces films sont toujours très moralisateurs et sont même parfois produits par les églises Chrétiennes afin de délivrer leur message de foi, assené à coup de massue. La communauté Musulmane s'étant mise de la partie, le nombre de productions s'accroit à vitesse grand V, mais hélas pas la qualité des œuvres.
Pour les amateurs de second degré ou de films "Z" il n'en reste pas moins un paquet de films bien marrants et surtout différents de ce que l'on est habitué à voir dans nos contrées blafardes. Des acteurs plus ou moins mauvais (un ou deux bons parfois même), des effets spéciaux antédiluviens, des dialogues à n'en plus finir, des sermons à foison, mais surtout une bonne humeur et une envie de tourner extrêmement perceptible et communicative.

Un petit florilège des meilleurs "pires":

Précision:
Ces films ne sont pour la plupart pas répertoriés sur I.M.D.B, ne cherchez pas.


666
BEWARE THE END IS AT HAND!
1, 2 (3 & 4?)
(2007)
de Ugo Ugbor.
Apparemment une quadrilogie, mais je n'ai pu dénicher les deux autres,
une saga sur le Diable (carrément) et les ravages qu'il inflige sur terre,
avec force possessions, viols et meurtres.
Bien heureusement un prêtre n'est jamais très loin, 
et tel X-OR, il nous balancera un exorcisme final salvateur 
dans un déluge de deux effets spéciaux
à faire pâlir Gilbert Montagné (merde je me suis planté, je voulais dire Ray Charles).
Beaucoup plus marrante que les romances aux dialogues incessants, 
cette série ne recule devant rien (toutes proportions gardées) 
pour nous démontrer que le "Mal"... et bien c'est mal.
Heureusement que le "Bien", qui lui par contre est bien 
(vous suivez?) gagne toujours à la fin
(Starsky et Hut ... oups, pardon).
A noter que le générique est le même dans les deux films avec un "2" ajouté au titre,
qui lui non plus ne change pas d'un iota. Économie d'images et de mots oblige.
Une petite poignées de scènes pour les sceptiques:

SATAN (en personne)
Carlos sort de ce corps!

Plat National: la Pastèque sauce Ketchup

Encore un qui va se faire posséder.

Rien à voir avec l'image d'avant,
faut pas pousser non plus.

(Les mecs, c'est la plaie!)



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Ngwuruogu / The Python
de Amayo Uzo Philips (2003)

Un python géant hanté (ou un truc comme ça) revient dans un village
faire payer les habitants pour leur pêchés. En gros il va les bouffer!

Je sais l'histoire est simple, comme toujours dans les films de grosses bébêtes,
et sert de prétexte, une "foi" de plus, pour nous convaincre
que Dieu est la solution de tous nos maux.
Deux groupes vont s'affronter durant tout le film pour savoir qui détient la vérité,
entre les traditionalistes et les jeunes croyants,
pendant que le serpent maousse engloutit les pauvres figurants du voisinage,
tout en restant désespérément plat comme un pneu crevé.

Je ne vous ferais pas l'affront de vous donner la fin, que vous soupçonnez surement déjà,
mais ce que l'on peut dire c'est que si les bases sont les mêmes
que celles des films qui encombrent nos écrans,
les péripéties, elles, sont pour le moins inattendues, voire incompréhensible parfois.

Un prêtre fait apparaitre une boule de lumière dans les mains d'un démon
qui disparait tel un Garcimore à Las Végas,
ou bien une femme qui redonne au serpent
une apparence humaine (Ha bon?),
le fait s'évanouir aussitôt et hop c'est tout est finit.
A vous de recoller les morceaux et de faire le tri dans toutes ces images étranges
si vous aimez les explications logiques.
A moins que certains détails dus aux croyances m'aient échappés,
la meilleure des façons d'aborder la chose est plus surement:
"On s'en bat les couilles!"
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Pour en découvrir plus sur ce Cinéma,
mon confrère de Prevues of coming Attractions à (encore) fait
une petite compile de bande annonces (qui ne contient pas ces films)
à votre disposition sur son blog.

Quelques adresses utiles pour vous procurez des films,
la plupart sont en Anglais, langue nationale, permettant de diffuser les productions dans toute l'Afrique, à l'exception de quelques titres tournés dans l'un des dialectes du pays.

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Trapped
de Ifeanyi Ikkpoenyi
Cette jaquette m'éclate, regardez bien la main de la demoiselle,
qui dans le film est cleptomane. Après tout nymphomane c'est presque pareil non?
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ODE-ESHI 1 & 2
Sympa de leur part ce petit jeu des images à reconnaitre entre la jaquette du premier 

et celle de sa suite. On dirait presque une nouvelle dis donc. A vous de jouer!

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(850px × 759px)
He-Goat
(Oke- Mkpi)

de Theodore anyanji.
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L'une des Starlettes les plus chaudes du paysage Nollywoodien qui défie la morale:
Cossy Orjiakor

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