23/03/2009

Le Rape/Revenge Turque part 1: İntikam Kadını

İntikam Kadını (1979)
Turkish I spit on your grave

de Naki Yurter
Casting: Zerrin Dogan, Kazim Kartal, Cesur Barut, Rozi, Naki Yurter.
Synopsis: Trois types tombent en panne de voiture en pleine campagne et décident de se rendre à la ferme la plus proche pour trouver de l'aide. Il trouveront bien mieux que ça, puisqu'ils vont violer une jeune paysanne et tuer son père avant de prendre la poudre d'escampette. La pauvre bougresse est laissée seule avec son chagrin et part refaire sa vie à la ville. En chemin elle rencontre (la rirette, la rirette) l'un de ses agresseurs, qui ne la reconnait pas avec son nouveau look de la ville, maquillée et trop fashion. Elle va donc en profiter pour retrouver tout le groupe et assouvir sa terrible vengeance sur les malandrins.
Le Film: Si il y a bien une constante dans les films turques de cette période, tous genres confondus, c'est dans la technique. Tout d'abord on filme comme des pieds avec des plans approximatifs qui de toute façons seront massacrés au montage par des cuts abrupts, parfois avant même la fin de la scène. Ensuite on choisit des musiques au petit bonheur la chance, des tubes étrangers coupés n'importe comment pour qu'on les reconnaisse moins (faudrait pas payer les droits non plus), des musiques d'autres films, ou bien carrément n'importe quoi qui tombe sous la main, même si il y a un décalage énorme avec l'action à l'écran. En ce qui concerne les scénarios, on ne se fait pas trop chier on reprends des films étrangers qui marchent et on refait le même en version plus simple et le tour est joué. Cette pratique est plutôt courante, et les Italiens en aussi abusé, mais parfois cela donnait de vrais bons films, alors que je ne connais aucune copie turque réussie, ni même qui arriverait à la cheville, que dit je à l'ongle de pied, de l'original. Par contre on peut prendre un certain plaisir pervers à les regarder, surtout qu'ils ne lésinent par sur le porno, voire le hardcore parfois, certains étant vraiment très drôles pour qui aime le second ou millième degré.

Ce film est considéré comme un remake plus ou moins avoué de "I spit on your grave/Day of the Woman "(1978) , mais il faut avouer que comme les slashers, le Rape/Revenge est un genre si simple et codifié, que l'on pourrait dire la même chose de la plupart d'entre eux.
L'originalité ici, le mot est un peu fort, est dans le fait que l'héroïne est une fermière et qu'un simple relooking suffira à la rendre méconnaissable, ce qui est moyennement plausible, sauf si les types sont des habitués du viol entre amis, et que bien sur on ne peut pas se rappeler tout le monde non plus. Toute l'horreur du viol repose surtout sur l'utilisation d'une musique disco synthétique atroce à la Jean Michel Jarre à la limite du supportable, plus que sur des images réellement choquantes. Les autres actes sexuels du film, volontaires cette fois, seront beaucoup plus explicites, mais pas de "X" pour cette fois, beaucoup plus longs et bénéficieront d'une bonne vieille Salsa (une seule), répétée en boucle. Les meurtres quand a eux ne sont pas très sanglants, ni cruels, l'un sera projeté par le choc d'une voiture en bas d'une falaise, le deuxième récoltera une micro coupure au cou qui le fera mourir presque instantanément, et le dernier une fourche dans le bide ou l'on ne verra pas grand chose non plus.
Le problème, ou l'intérêt avec les films turques, c'est qu'ils se contentent connement d'illustrer une histoire basique sans réfléchir un instant à la caractérisation des personnages, aux enjeux ou à un éventuel message à transmettre, ce qui donne un enchainement hallucinant de plans ou la morale est parfois bien étrange. Ainsi lorsque l'héroïne Aysel, ou plutôt Zerrin son double à la ville, se tape le chef des méchants, elle prend carrément son pied pendant dix minutes, et je ne pense pas que ce soit pour faire naitre quelque ambiguïté comme dans "les Chiens de Paille" de Peckinpah, mais simplement parce que lorsque l'on tourne une scène de cul, on joue l'extase et puis c'est tout, c'est la méthode Acturc Studio. Elle pousse également la chansonnette au milieu du film, avec orchestre et tout le toutim, ce qui voudrait donc dire qu'elle est soudain devenue chanteuse, pas mal pour une petite fermière, on n'en saura pas plus à ce sujet, à moins peut être de comprendre le turc. Pour le final, Zerrin redeviendra Aysel et revêtira sa blouse de merde et son foulard, pour que Kemal, le violeur en chef la reconnaisse avant de se faire enfourcher (au sens propre (?) cette fois. Il faut considérer le fait qu'en Turquie, ces films étaient surtout diffusés dans les campagnes, et que seules les villes possédaient de grands cinémas ou on pouvait voir les "Hits" Américains en vogue.
A noter que Kazim Kartal était un acteur turque assez renommé et qu'il a tourné jusqu'à sa mort en 2003, ce film étant bien souvent omis de sa filmographie. Quand à l'actrice Zerrin Dogan elle a tournée plusieurs autres films érotiques à la même époque, dont 16 rien qu'en 1979 et puis d'autres jusque dans le début des années 90. Le titre de gloire de Zerrin Dogan, est d'avoir été la première actrice érotique turque à ne pas simuler le sexe à l'écran, ce qui donnera lieu par la suite à une dérive vers des plans de plus en plus hard. Ne pas la confondre avec Zerrin Egellier, une autre actrice érotique turque.
Disponibilité: Très rare, une VHS turque et un VCD sortis tous deux il y a très longtemps, trouvable en copie DVD-R chez certains bootleggers en VO turque uniquement.
 
Mise à jour: Des sous titres en anglais sont apparus sur le net, merci à bubikoglu.
 Attention de ne pas confondre ce film avec Intikam (1976), un autre film de vengeance Turque.
Re-mise à jour: Des sous titres français sont désormais disponibles grâce à Sevenko.
Mise à jour 2019:
Vous pouvez trouver désormais ce film et plein d'autres turqueries indispensables en VOSTFR sur L'excellent blog WARNING ZONE


Zerrin Dogan plus récemment et un autre de ses films.

2 commentaires:

PikaBew a dit…

je demande les sous titres maintenant (le doublage je le ferais moi-meme)

otto rivers a dit…

Mieux vaut faire les dialogues tout seul. Apres tout on est jamais si bien servit que par soit même.

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