26/03/2009

Zadar! Cow from Hell. La charge des Vaches qui rient.


Zadar! Cow from Hell (1989)
de Robert C. Hughes.
Casting: Bill Allard, Dan Coffey, Harry Epstein

Synopsis: Une équipe de tournage d'Hollywood décide de réaliser un Film à petit budget; "Zadar! La Vache de l'Enfer". Pour limiter au maximum le cout de production, le réalisateur propose de le tourner dans son village natale de l'Iowa et de mettre toute la population à contribution. Ce qui semble être une bonne idée au départ va vite dégénérer en véritable révolution dans le village, et le tournage va s'avérer beaucoup plus difficile que prévu.

Le Film: Petite comédie complètement indépendante, tournée par la troupe d'acteurs du "Duck's Mystery Breath Theatre",
dont c'est le premier et seul film à ce jour, malgré un succès constant sur scène
et dans les diverses activités de ses membres, qui se révèle vraiment sympathique.
Tout d'abord il faut savoir que ce film étant basé sur le tournage du film "Zadar",
il n'y a pas de vache radioactive et de mutants humanoïdes bovins,
comme les quelques rares photos et le titre pourraient nous amener à le penser.

Ceci étant dit, pour éviter toute mauvaise surprise, le film n'en est pas moins très drôle et mérite le détour.
Plusieurs fois déjà le cinéma s'est penché sur ce sujet du film dans le film.
Si parfois cela peut tourner au nombrilisme pour certaines grosses productions,
c'est rarement le cas pour les budgets modestes qui prennent souvent la chose au second degré
et avec plus d'humour et de recul, comme le récent "Brutal Massacre",
pas totalement réussi mais distrayant. Zadar, joue lui aussi la carte de la comédie,
mais essaie aussi de faire vivre ses personnages, les membres de la famille qui se déchirent
ou se révèlent au contact de l'équipe de tournage, qui compte également un paquet de cas psychiatriquement atteints.
Le coté comédie est surtout nourrit par les difficultés survenant lors d'un tournage guérilla,
où le système "D" règne en maitre, au détriment de la qualité et de la crédibilité.
On sent bien qu'il y a une part de vécu la dessous, et que ce soit au niveau des costumes,
de la direction d'acteurs plus ou moins amateurs, des effets spéciaux ou des divers accessoires,
ce ne sont pas les problèmes qui manquent. Le caméraman et le preneur de son
sont particulièrement inventifs pour arriver à leur fin et se procurer ce qu'ils ont besoin,
jusqu' à "emprunter" un bulldozer pour faire office de grue, s'attirant les foudres de la police locale.
Tout ceci au final engendrera la révolte des autochtones figurants qui entre autres
ne peuvent plus décoller les cornes en latex dont ils ont été affublés pour jouer les Mutants.

Il y a bien des moments plus faibles ou qui fonctionnent moins bien dans le film,
comme l'acteur qui serait, ou non un extra terrestre, qui s'il est drôle au début
bénéficie d'un peu trop de temps de présence, devenant un peu répétitif.
Au final la plupart des personnages sont assez bien vus et ont chacun de bons dialogues qui font souvent mouche.
Bien sur les rôles joués par le "DMBT", sont les plus drôles et les mieux exécutés aussi,
puisque la plupart des autres personnes du film, sont réellement des gens de la petite ville
ou a été tourné celui ci, comme dans l'histoire.
Le film, du film dans le film quoi, je sait pas si vous me suivez là.

Bref si vous êtes à court d'idées pour vos futur achats, ou que comme moi
vous ne pouvez tout bonnement pas résister à un titre pareil,
celui ci n'est pas le moins bon investissement que vous puissiez faire.
On ne regrette pas son acquisition, même si , je le répète,
on n'aura pas vu de "Vache de l'Enfer", enfin à part la version pitoyable vue dans le film du film.

Disponibilité: Facile, il n'est jamais sortit nulle part et n'a fait que quelques festivals,
dont "Sundance" quand même, mais bon à l'époque, c'était un vrai festival.
Il y a quelques années le "DBMT" a réalisé un DVD disponible uniquement sur leur site pour 19.95$,
hélas il est vendu sans boite ni jaquette, mais c'est la seule façon de se le procurer.
Attention je précise qu'il a été tourné en 35mm, ce n'est pas un truc amateur en vidéo et a bénéficié de beaucoup de soin.
Commandable à la boutique du Dr Science, l'un des autres rôles d'un des acteurs du film pour un programme TV: http://www.drscience.com/store.htm

Il semble qu'on ne puisse plus le commander depuis un bout de temps,
je vous partage donc un rip du mien un peu plus bas.


Pour résumer tout cela, la phrase d'introduction de "Zadar!"
le film du film, dont la débilité me fait bien marrer:
"Quelque chose vit dans les champs de Maïs,
Un démon sans nom: ZADAR!"


LE FILM en VO provenant de mon DVD:
https://1fichier.com/?2ezqobpml7y94zq6e44u

25/03/2009

HUMANS ARE AMONG US: Classiques revisités;




Trois posters de pub pour la chaine Sci-Fi channel, un bon hommage aux classiques avec de l'humour en sus. Attention: "Les Humains sont parmi nous!"

(Cliquer sur l'image pour de plus grandes versions.)

Advertising Agency: Saatchi&Saatchi, Milan, Italy
Creative director: Agostino Toscana
Copywriter: Luca Lorenzini
Art Director: Luca Pannese
Illustrator: Mike Koelsch

Six Strings Samurai: OST


Six Strings Samurai: OST

Un autre petit film bien délirant, à l'esprit très Rock'n'Roll, dans un futur alternatif Apocalyptique ou Elvis Presley , le King de la Ville de Lost Vegas vient de mourir. Les guitare héros sont en route pour s'affronter et le remplacer, la Mort elle même est de la partie.
Une B.O signée Bryan Tyler et le groupe Néo Rockab/Surf les "Red Elvises" entrecoupée de dialogues du film. A écouter absolument et qui colle très bien au film, les reprises de classiques russes version surf sont particulièrement jouissives et énergiques. La B.O est encore trouvable à droite a gauche, soutenons les films indépendant, achetez la. l'essayer c'est l'approuver.

1. United States Of Russia - Six String Samurai, Red Elvises, Brian Tyler
2. Neverland - Brian Tyler
3. Love Pipe - Red Elvises
4. A Mother's Hand/Buddy - Brian Tyler
5. Fly Away Little Butterfly... - Six String Samurai, Brian Tyler
6. Kill 200 Men - Six String Samurai
7. Boogie On The Beach - Red Elvises
8. I Do Not Like Rock And Roll - Six String Samurai
9. Hungarian Dance #5 - Red Elvises
10. Arrowed Kid/Bowlers On The Floor - Six String Samurai
11. Rock N' Rolling Ourselves To Death/Jerry's Got The Squeeze Box - Six String Samurai, Red Elvises
12. Lonely Highway Of Love/Scorchie Chornie - Six String Samurai, Red Elvises
13. My Darling Lorraine - Red Elvises
14. Astro - Brian Tyler
15. Follow The Yellow Brick Road/Leech - Six String Samurai, Red Elvises
16. See You Around Kid/Siberia - Six String Samurai, Red Elvises
17. Good Golly Miss Molly - Red Elvises
18. My Love Is Killing Me - Red Elvises
19. Sacred Funeral - Brian Tyler
20. Relentless Sun - Brian Tyler
21. Over The Hill - Brian Tyler
22. Bring His Guitar To Me/Sahara Burn - Six String Samurai, Brian Tyler
23. A Boy And His Spirit - Brian Tyler
24. If You were Me You'd Be Good Looking/Surfing In Siberia - Six String Samurai, Red Elvises
25. Dragging A Fallen Hero - Brian Tyler
26. Nice Tuxedo/Showdown At Not Okay Corral - Six String Samurai, Brian Tyler
27. Bend Before The Ways Of Heavy Metal/Dueling Guitars - Six String Samurai, Brian Tyler
28. Dream March - Brian Tyler
29. The Great Battle - Brian Tyler
30. End Of A Hero/Finale - Brian Tyler
31. On My Way To Vegas - Brian Tyler

1:Essayer 2:Approuver

24/03/2009

MOTORAMA: Road'n'Roll Trip



MOTORAMA (1991)

de Barry Shils

 Cast: Jordan Christopher Michael , Martha Quinn, Flea (Red hot chilli Peppers), 
Meat Loaf, Michael J. Pollard, Susan Tyrrell, Garrett Morris,  Dick Miller,
Drew Barrymore, Robert Picardo, John Laughlin, Kurt Bryant, John Diehl, 
Jack Nance, Cynthia King.


Synopsis: 
Lors d'une dispute parentale, le jeune Gus âgé de 10 ans s'enfuit à bord d'une Ford Mustang rouge
à la recherche des 8 cartes mythiques formant le mot M.O.T.O.R.A.M.A,
afin de gagner les 50 millions du jeu organisé par les Stations services "Chimera".
Il rencontrera sur sa route à travers divers états fictifs toute une galerie de personnages étranges
et sa quête le conduira bien plus loin qu'il aurait cru.

Le Film: 
Écrit par Joseph Minion, déjà auteur du script surréaliste d"After Hours "(1985) de Martin Scorcese,
ce film en possède l'ambiance étrange et irréelle. Il nous conduit à travers une Amérique assez cauchemardesque,
remplie d'illuminés parfois dangereux, ou les billets sont blancs seulement marqués d'un chiffre,
pas de villes, juste une longue route qui comme la vie, a des hauts et des bas
et n'offre jamais ce que l'on attends. C'est un véritable parcours initiatique pour Gus
et chacune de ses rencontres le marqueront parfois même physiquement,
il perdra un œil, se fera tatouer de force, torturer ou abuser sexuellement, même si ce n'est que suggéré.


Amateurs de Lyncheries à la Twin Peaks, vous devriez adhérer à cet univers parallèle,
sombre dans le fond, mais coloré en surface. D'ailleurs ce n'est sans doutes pas un hasard si l'on retrouve Jack Nance,
le Héros d"Eraserhead " de Lynch, dans le rôle du patron de motel obsédé par la chasse aux écureuils.
On retrouve aussi tout un tas de noms issus des productions les plus dingues jamais tournées comme
Susan Tyrell (Forbidden Zone , Cry Baby, etc), Dick Miller ( un habitué des productions de Roger Corman, entres autres),
Meat Loaf (The Rocky Horror Picture Show ), Michael J Pollard, Drew Barrymore et Mary Woronov.


Vous pouvez essayer de trouver un sens a chacune des images,
ou bien seulement vous laisser entrainer dans l'aventure et y prendre dans les deux cas un plaisir certain,
même si parfois le film se perd un peu en chemin en voulant faire un peu trop "culte Movie".
Il recèle cependant largement assez d'idées et de poésie pour arriver à en devenir un.
Les Stations essences que Gus doit visiter se nomment "Chimera" (chimère),
un pompiste met la photo de lui dont il est le plus fier sur un cerf volant pour que Dieu puisse la voir,
pour pouvoir payer les 100$ qu'il doit à Gus, un couple abandonne ses enfants sur une aire de pique-nique,
une mère apprend à son fils à être plus malpoli,
ne sont que quelques exemples de ce qui vous attend durant ces 90 minutes.


Si vous êtes d'humeur pour une comédie, oui car je ne l'avais pas précisé mais ce film est bourré d'humour
et c'est là la différence avec le monde de Lynch, ici le macabre n'est pas dérangeant, il est léger, comme en suspension.
A découvrir d'urgence, de façon à réhabiliter ce pauvre Barry Shils dont c'est le seul long métrage,
et qui n'a fait que des documentaires depuis, il méritait tout de même une seconde chance.

.
Disponibilité: 
Un DVD zone 1 est disponible pour le prix de 6€ environ sur divers sites bien connus
et possède des sous titres Français. Le film est plein écran mais très peu d'infos semblent manquer sur les cotés,
surement un Master "open matte", et de toutes façons, il y a peu de chances que l'on ait mieux un jour.
l'image est bonne, malgré quelques problèmes de compression, visibles ici et la.

23/03/2009

Révélation: Charles Manson est le Fils d'Adolf!


Si c'était dans les journaux c'est que ça doit être vrai.

Le Rape/Revenge Turque part 1: İntikam Kadını

İntikam Kadını (1979)
Turkish I spit on your grave

de Naki Yurter
Casting: Zerrin Dogan, Kazim Kartal, Cesur Barut, Rozi, Naki Yurter.
Synopsis: Trois types tombent en panne de voiture en pleine campagne et décident de se rendre à la ferme la plus proche pour trouver de l'aide. Il trouveront bien mieux que ça, puisqu'ils vont violer une jeune paysanne et tuer son père avant de prendre la poudre d'escampette. La pauvre bougresse est laissée seule avec son chagrin et part refaire sa vie à la ville. En chemin elle rencontre (la rirette, la rirette) l'un de ses agresseurs, qui ne la reconnait pas avec son nouveau look de la ville, maquillée et trop fashion. Elle va donc en profiter pour retrouver tout le groupe et assouvir sa terrible vengeance sur les malandrins.
Le Film: Si il y a bien une constante dans les films turques de cette période, tous genres confondus, c'est dans la technique. Tout d'abord on filme comme des pieds avec des plans approximatifs qui de toute façons seront massacrés au montage par des cuts abrupts, parfois avant même la fin de la scène. Ensuite on choisit des musiques au petit bonheur la chance, des tubes étrangers coupés n'importe comment pour qu'on les reconnaisse moins (faudrait pas payer les droits non plus), des musiques d'autres films, ou bien carrément n'importe quoi qui tombe sous la main, même si il y a un décalage énorme avec l'action à l'écran. En ce qui concerne les scénarios, on ne se fait pas trop chier on reprends des films étrangers qui marchent et on refait le même en version plus simple et le tour est joué. Cette pratique est plutôt courante, et les Italiens en aussi abusé, mais parfois cela donnait de vrais bons films, alors que je ne connais aucune copie turque réussie, ni même qui arriverait à la cheville, que dit je à l'ongle de pied, de l'original. Par contre on peut prendre un certain plaisir pervers à les regarder, surtout qu'ils ne lésinent par sur le porno, voire le hardcore parfois, certains étant vraiment très drôles pour qui aime le second ou millième degré.

Ce film est considéré comme un remake plus ou moins avoué de "I spit on your grave/Day of the Woman "(1978) , mais il faut avouer que comme les slashers, le Rape/Revenge est un genre si simple et codifié, que l'on pourrait dire la même chose de la plupart d'entre eux.
L'originalité ici, le mot est un peu fort, est dans le fait que l'héroïne est une fermière et qu'un simple relooking suffira à la rendre méconnaissable, ce qui est moyennement plausible, sauf si les types sont des habitués du viol entre amis, et que bien sur on ne peut pas se rappeler tout le monde non plus. Toute l'horreur du viol repose surtout sur l'utilisation d'une musique disco synthétique atroce à la Jean Michel Jarre à la limite du supportable, plus que sur des images réellement choquantes. Les autres actes sexuels du film, volontaires cette fois, seront beaucoup plus explicites, mais pas de "X" pour cette fois, beaucoup plus longs et bénéficieront d'une bonne vieille Salsa (une seule), répétée en boucle. Les meurtres quand a eux ne sont pas très sanglants, ni cruels, l'un sera projeté par le choc d'une voiture en bas d'une falaise, le deuxième récoltera une micro coupure au cou qui le fera mourir presque instantanément, et le dernier une fourche dans le bide ou l'on ne verra pas grand chose non plus.
Le problème, ou l'intérêt avec les films turques, c'est qu'ils se contentent connement d'illustrer une histoire basique sans réfléchir un instant à la caractérisation des personnages, aux enjeux ou à un éventuel message à transmettre, ce qui donne un enchainement hallucinant de plans ou la morale est parfois bien étrange. Ainsi lorsque l'héroïne Aysel, ou plutôt Zerrin son double à la ville, se tape le chef des méchants, elle prend carrément son pied pendant dix minutes, et je ne pense pas que ce soit pour faire naitre quelque ambiguïté comme dans "les Chiens de Paille" de Peckinpah, mais simplement parce que lorsque l'on tourne une scène de cul, on joue l'extase et puis c'est tout, c'est la méthode Acturc Studio. Elle pousse également la chansonnette au milieu du film, avec orchestre et tout le toutim, ce qui voudrait donc dire qu'elle est soudain devenue chanteuse, pas mal pour une petite fermière, on n'en saura pas plus à ce sujet, à moins peut être de comprendre le turc. Pour le final, Zerrin redeviendra Aysel et revêtira sa blouse de merde et son foulard, pour que Kemal, le violeur en chef la reconnaisse avant de se faire enfourcher (au sens propre (?) cette fois. Il faut considérer le fait qu'en Turquie, ces films étaient surtout diffusés dans les campagnes, et que seules les villes possédaient de grands cinémas ou on pouvait voir les "Hits" Américains en vogue.
A noter que Kazim Kartal était un acteur turque assez renommé et qu'il a tourné jusqu'à sa mort en 2003, ce film étant bien souvent omis de sa filmographie. Quand à l'actrice Zerrin Dogan elle a tournée plusieurs autres films érotiques à la même époque, dont 16 rien qu'en 1979 et puis d'autres jusque dans le début des années 90. Le titre de gloire de Zerrin Dogan, est d'avoir été la première actrice érotique turque à ne pas simuler le sexe à l'écran, ce qui donnera lieu par la suite à une dérive vers des plans de plus en plus hard. Ne pas la confondre avec Zerrin Egellier, une autre actrice érotique turque.
Disponibilité: Très rare, une VHS turque et un VCD sortis tous deux il y a très longtemps, trouvable en copie DVD-R chez certains bootleggers en VO turque uniquement.
 
Mise à jour: Des sous titres en anglais sont apparus sur le net, merci à bubikoglu.
 Attention de ne pas confondre ce film avec Intikam (1976), un autre film de vengeance Turque.
Re-mise à jour: Des sous titres français sont désormais disponibles grâce à Sevenko.
Mise à jour 2019:
Vous pouvez trouver désormais ce film et plein d'autres turqueries indispensables en VOSTFR sur L'excellent blog WARNING ZONE


Zerrin Dogan plus récemment et un autre de ses films.

22/03/2009

Aimez vous les Femmes? (1964) Cannibales à la sauce Française.

Aimez vous les Femmes? (1964)
A Taste for Women/Do You Like Women?


(1105px × 1482px)

de Jean Léon
Script: Roman Polanski, Gérard Brach d'après Georges Bardawil.

Casting: Guy Bedos, Sophie Daumier, Gregoire Aslan, Edwige Feuillère, Maria-Rosa Rodriguez.

Synopsis: Alors qu'il déjeune dans un restaurant végétarien avec sa tante Flô, le jeune Jérome Fenouic trouve un cadavre dans les toilettes. Lorsqu'il revient avec un agent de police, le corps a disparu et il ne reste à Jérome que son chapeau comme preuve de sa santé mentale. Il rencontre alors la charmante Violette qui le voyant en possession du chapeau du mort, le prends pour celui ci et entrainera Jérome, à la suite de ce quiproquo, à la recherche de sa sœur jumelle dans une aventure ou vont se croiser un tueur d'enfants sadique, une secte de cannibales et des trafiquants d'opium.

Film: Par ou commencer tellement il y a de choses à dire. Tout d'abord ce film complètement invisible, ne mérite pas un tel sort, et c'est même une honte, tant tous lés élément sont réunis pour en faire, si ce n'est un classique, un très bon film, ce qu'il est résolument. Le script écrit par le tandem Polanski et Brach, qui nous donneront par la suite le grand "Bal des Vampire", d'après un roman de Georges Bardawil est un délice d'humour, de second degré et de provocation. Le rythme est rapide, pour un film des années 60, et sans temps morts, les situations les plus farfelues s'enchainent et il est impossible de prévoir ce que nous réserve la scène suivante. Les personnages issus des films noirs sont caricaturaux à souhait et semblent sortir d'une bande dessiné ou d'un roman d'espionnage: le chef de gang impitoyable dans un fauteuil roulant, le gourou de la secte cannibale poète et philosophe, la tante fofolle mais pas dupe, La belle jeune fille et sa sœur jumelle mystérieuse, des guerriers samuraïs, le tueur pédophile ancien boucher, etc...

Loin des personnages niais habituels des films de l'époque, ceux ci ont des réactions résolument modernes (normales en un mot), et personne n'est tout blanc dans cette histoire: la tante fricote avec le meilleur ami de Jérome, il vont tous les trois dans un cabaret Sado Maso ou des femmes se font fouetter attachées sur des roues, durant la recherche de l'amour de sa vie, Jérome se tape quand même deux petits extras en chemin, dont une qui se fera descendre dans la foulée et la vieille amie de tante Flo est en fait un travestit drogué, et j'en passe.
Ce qui semble très anodin de nos jours, ne l'était surement pas en 1964, et ce film malgré une bonne humeur communicative et une apparente naïveté, brise un paquet de tabous, en abordant tous les sujets les plus choquants dans un joyeux maelström. Là est d'ailleurs peut être la cause de sa disparition totale du paysage cinématographique Français, ou l'on n'aime guère les sujets déviants et par trop dérangeants. Une distribution plutôt prestigieuse, la grande Edwige Feuillère qui semble vraiment bien s'amuser, Guy Bedos irrésistible dans son premier rôle vedette, Sophie Daumier ravissante et Grégoire Aslan en commissaire compréhensif n'y changera rien, cette bobine restera enfouit bien profond tandis que d'autres bien moins bonnes seront distribuées des dizaines de fois.

Mais le Film n'est pas troublant qu'en surface, car ses tribulations amèneront Jérome à l'ultime réflexion, lorsque Mr Khouroulis, leader de la secte lui présente une femme délicieusement préparée, prête à être manger: Après tout pourquoi pas c'est si beau et ça à l'air si bon. Toutes les allusions sont tellement bien amenées, drôles et sans excès, que l'on se rends à peine compte de la portée ce que l'on vient d'entendre. La chanson de Sophie Daumier, si innocente et douce soit elle, parle en fait d'orgie à trois avec sa sœur jumelle.
"Une pour la nuit, une pour le jour, on peut à deux faire trois amants" font partie des paroles.
Le film n'est pas exempt de qualités esthétiques, la photo de Sacha Vierny est superbe, il travaillera régulièrement pour Peter Grennaway, ce qui est peu dire, et Jean Léon compose de bien belles images comme vous pouvez le voir sur les photos.

En résumé, un film que j'adore et qui je l'espère refera surface un jour, car tous ces talents gâchés sont vraiment intolérables, et si il était peut être trop novateur à sa sortie, il serait aujourd'hui tout à fait à sa place dans l'histoire du cinéma Français et rallierait sans nul doutes à sa cause tous les critiques les plus difficiles. Ceci prouve une fois de plus que nous aussi on a abordé tous les sujets, parfois même avant les autres, mais que cette obstination et ce snobisme à ne parler que des œuvres dites "intellectuelles" ou "honorables", nous dessert et réduit surtout la portée de notre culture à travers le monde.

Disponibilité: Rien, que dalle, pas même une VHS. Dieu merci Jean Pierre Dionnet, homme de gout, l'avait diffusé sur Canal +, dans son "Cinéma de quartier" ou j'avais eu la chance de l'enregistrer (d'ou le petit liseret rose à droite de l'image).

Pour la petite histoire: J'en avait fait une copie sur DVD pour des amis collectionneurs des USA, dont Richard Dunstan auteur de "L'encyclopédie des films cannibales" et Mark de "Cinema de Bizarre", et il n'a pas fallu longtemps pour que les fans de Polanski et des films cannibales en parlent sur les forums et que le film se retrouve chez tous les bootleggers du net en utilisant les sous titres anglais que j'avais fait pour le film. J'ai même été contacté par une Université qui souhaitait citer mon nom en tant que découvreur de ce film qui fut cru perdu et dont certains doutaient même de l'existence. Marrant. Enfin je suis heureux d'avoir participé un peu, en appuyant au bon moment sur le bouton [enr] de mon magnéto, au rehaussement de la diversité de la culture Française, mais c'est bien triste qu'à part Dionnet personne ne semble s'en soucier.



Note: Je garde le meilleur pour la fin, Maria-Rosa Rodriguez joue la strip teaseuse attachée qui se fait fouetter dans le cabaret, et si ce nom ne vous dit pas grand chose, vous l'avez pourtant forcément déjà vue dans bon nombre de films Français et autres. Ma première rencontre avec elle fut dans Pouic Pouic (1963) avec DeFunès, ou bien que n'apparaissant pas au générique, elle jouait la mémorable Bomba latina: Palma Diamantino, qui vous envoutait avec son accent espagnol (entre autres).
On a pût l'admirer également dans, pour les plus connus:
"Coplan FX 18 casse tout"(1965), " Le Grand restaurant " (1966) encore un DeFunès,
le Giallo Il Coltello di ghiaccio/Knife of Ice (1972) avec Carroll Baker et le fameux
La Novia ensangrentada/La mariée Sanglante (1972) de Vicente Aranda.
Il est également bien triste qu'aucune photo d'elle ne soit trouvable sur le net, alors qu'elle était l'une des rares représentations de la pin-up pur jus dans notre belle contrée. Si vous avez des infos je suis preneur. A bon entendeur...
 

Un petit ajout avec ce poster de pré production
du remake américain bien "Z" de 1992,
Le film est très difficile à trouver car seule une VHS
chez Dragulina Cine est sortie il y a un bail et en petite quantité.
Pas trop de rapport avec l'original mais plus d'érotisme soft
et largement dispensable.
Plus d'infos sur ce film dans ses scans en anglais
issus de la revue "Femmes Fatales". ICI



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